Les bénéfices environnementaux et sanitaires de l'agriculture biologique sont connus, mais souvent relativisés par la crainte que cette approche agronomique soit incapable de nourrir l'humanité.
Pour répondre à cette interrogation, il est nécessaire de comprendre d'abord qu'il n'existe pas "une" agriculture mais "des" agricultures. En explicitant clairement les bases et les choix réalisés par l'agriculture dite "conventionnelle" qui domine aujourd'hui, il devient possible d'imaginer d'autres choix... et d'autres agricultures.
Cette approche féconde et pédagogique permet de montrer que l'agriculture biologique n'est pas "la même chose moins la chimie" mais "une autre agriculture" mobilisant les écosystèmes, préservant les ressources, reliant les humains aux territoires. Dès lors, ses performances deviennent évidentes.
Je tiens à assurer un temps de débat au moins égal au temps de conférence initiale. La présentation pose les bases, le débat les développe et construit un savoir partagé.
Face à la crise agricole, il n'est plus pertinent d'opposer agriculture et environnement.
À partir de mon expérience de terrain et d'un retour historique, j'explique comment le "modèle" agricole actuel s'est élaboré puis fragilisé, et sur quelles bases il est possible de refonder l'agronomie : semences paysannes, cultures associées, valorisation de la main-d’œuvre, suppression des pesticides de synthèse... Ces pratiques se révèlent non seulement très performantes à l'échelle mondiale, mais permettront en outre de réconcilier enfin l'agriculture avec l'environnement, la société et les territoires.
Je tiens à assurer un temps de débat au moins égal au temps de conférence initiale. Il ne s'agit pas d'asséner un savoir péremptoire mais de pratiquer "l'éducation populaire", c'est-à-dire de construire chez chacun·e la capacité à poursuivre seul·e et à remettre le sujet en question. Tout doit pouvoir être débattu, questionné, enrichi ensemble.
L'agriculture actuelle, dite "conventionnelle", est à la fois une victime et une cause du dérèglement climatique. À l'échelle mondiale, elle représente directement 25% des causes humaines de l'augmentation de l'effet de serre. Mais elle est également fragilisée par les dérèglements (sècheresses, espèces invasives, nouvelles maladies, etc.).
Par chance, il est possible de modifier très rapidement les pratiques et de transformer ce problème en formidable atout pour le climat : supprimer un quart des émissions aurait un impact considérable.
De plus, les pratiques qui permettent à l'agriculture de mieux s'adapter aux changements déjà en cours sont les mêmes qui réduiront ou supprimeront les émissions : remplacement des engrais azotés par des légumineuses, réduction de l'élevage (vers un élevage à l'herbe), relocalisation, semences paysannes évitant l'irrigation, etc. Il ne reste plus qu'à agir.
Thèse de doctorat (PhD)
Association des membres français d'IFOAM-Organics (fédération internationale de l'agriculture biologique).
Je suis administrateur d'APE depuis 2006, et chargé de superviser les dossiers agricoles depuis 2010.
2022 : "(Re)devenir paysan" (illustrations : Mélaka)
2021 : "Deux mains dans la terre", bande-dessinée (avec Laëtitia Rouxel)
2021 : "Une agriculture qui répare la planète - Les promesses de l'agriculture biologique régénérative" (avec Vandana Shiva et Andre Leu)
2014 : "Changeons d'agriculture - Réussir la transition"
2012 : "L'agriculture biologique pour nourrir l'humanité"
Groupe institutionnel réunissant semenciers industriels, paysan·ne·s, ministère de l'agriculture, semenciers artisanaux et GNIS.
À ce titre, j'étais l'un des deux représentants officiels de la France dans les concertations européennes sur les semences biologiques (groupe ECO-PB).
Représentant la FNAB, j'assurais le secrétariat et la co-animation d'un groupe informel autour de Guy Kastler et François Delmond, qui regroupa peu à peu les principaux paysans impliqués dans la sélection adaptative à la ferme et qui aboutit en 2003 à la création du RSP. J'en suis resté administrateur jusqu'en 2008.
Je coordonnais l'ensemble des GRAB (groupements régionaux d'agriculture biologique) sur les dossiers de politiques agricoles et environnementales, je représentais la FNAB dans les collectifs agricoles nationaux et les structures de recherche.
Étant à l'interface entre les GRAB et les institutions (ministères notamment), j'étais au cœur des politiques agricoles nationales et je jouais parfois un rôle de médiateur, de pédagogue ou de négociateur.
J'ai notamment coordonné la rédaction et la négociation des mesures d'aides aux agriculteurs biologiques certifiés français (crédit d'impôt et "aide au maintien").